Bruzzi, eaux limpides et biodiversité


Au sud-ouest de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio, les Bruzzi offrent un paysage minéral des plus sauvages. Que l’on arrive par la terre, d’un sentier gardé par un vénérable chêne-liège, ou par la mer, accueilli à l’anse de Chevanu par une icône minérale qui ressemble à la Vénus de Milo, un charme rare opère sur ces rivages d’eau claire à l’impressionnante biodiversité marine.
Au débouché d’un chemin où ombre et lumière alternent sous les feuillages des arbousiers et des bruyères arborescentes, un point haut offre à plus de 180 degrés une vue plongeante sur la presqu’île des Bruzzi, dédale rocheux que viennent baigner des eaux limpides. Il suffit de passer d’un côté à l’autre de cette avancée, tour à tour exposée à des vents contraires, pour pouvoir se baigner, au levant, à la plage de sable blond de Vénus, et au couchant, à la plage Corail, nommée ainsi pour sa couleur rouge. Prolongée en mer par les îlots des Bruzzi, cette côte rocheuse fut le théâtre de bien des évènements, comme le naufrage du Tasmania, prestigieux navire à vapeur qui vint s’éventrer au XIXe siècle, comme beaucoup d’autres dès l’Antiquité, sur les récifs des Moines visibles au loin, à l’ouest.

 

  Du parking, engagez-vous sur le sentier balisé. En cheminant par ce début de sentier ombragé, vous pourrez imaginer, en regardant les bruyères arborescentes, les multiples formes de pipes que les racines de cet arbuste au bois dur et résistant à la chaleur ont engendrées, façonnées par les doigts experts des artisans. Cette espèce, comme le chêne-liège, exploité pour la production de bouchons, fut longtemps très prisée, ainsi que nombre d’autres qui firent aussi la réputation du maquis, source de matières premières dans une économie agropastorale souvent autarcique.
 
  Arrivé au point haut, prenez à gauche la côte orientale de la presqu’île. De la presqu’île des Bruzzi à l’anse d’Arbitru, havre pour bateaux et organismes marins, petites échancrures et avancées rocheuses rythment ce littoral où la végétation, du bord de mer à l’intérieur des terres, s’élève progressivement parmi des colosses de granite.
 
    Allez à la plage de Vénus, puis traversez d’est en ouest pour aller à la plage de Corail. Si la plage de Vénus est, par son atmosphère, un lieu qui appelle à la méditation et aux ablutions tranquilles, la plage de Corail est une invitation à une exploration subaquatique avec palmes, masque et tuba. Le long des rochers immergés, vous pourrez ainsi découvrir le foraminifère rouge, animal à la forme d’arbuscule calcifié de couleur rouge rosé, fixé en priorité aux pieds des posidonies mais aussi dans l’obscurité des cavités sous-marines.
 
  Suivez les cairns le long du littoral et remontez par l’intérieur des terres. Les zones protégées depuis longtemps, comme les Bruzzi et les îlots des Moines abritent des populations marines équilibrées, tels que poissons et crustacés, qui présentent tous les stades de développement. Par leur diversité, grâce au jeu des courants, elles essaiment à destination de zones mises en réserve plus récemment. Cet « effet réserve » gagne ainsi progressivement de plus en plus d’espaces maritimes.
 
  Longez un muret de pierres puis bouclez votre itinéraire au niveau du point haut. Au printemps, les asphodèles blancs déploient leur hampe florale. La tige de cette liliacée, espèce pyrophyte, c’est-à-dire qui résiste au feu, servait de flambeau pour s’éclairer la nuit. Après les efforts, on appréciait un bon matelas confectionné avec les feuilles cueillies fraîches puis séchées. En cas de famine, les bulbes de l’année étaient prisés. Il suffit de voir les bords de chemins retournés par les sangliers pour avoir une idée de leur attrait.
 

Durée de la balade:   2 heures
Difficultée:   Facile


Attention, sont interdits:
Les débarquements sur les îlots, toutes collectes, toute forme de pêche, la circulation des véhicules à moteur, feux, bivouac, camping, déchets.


Pour en savoir plus





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